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Affaires Netanyahou : Des élections anticipées? Par Michaël Bar Zvi

Chronique du 22 février 2018

Le climat politique en Israël se dégrade de jour en jour au gré des révélations sur de nouvelles affaires concernant Netanyahou et son entourage. Même s’il est clair que ces annonces permettent à la presse d’en faire des choux gras et de générer une concurrence entre les médias pour savoir lequel aura le meilleur scoop, le pouvoir en place est malgré tout ébranlé. L’opinion publique oscille entre deux positions, celle qui voit dans ces affaires une des conséquences de l’usure du pouvoir et des dérives qu’elle entraîne, et celle qui voit dans cette campagne un acharnement contre Netanyahou orchestré par l’opposition, qui, n’ayant pu pouvoir le battre lors des élections, s’efforce de l’éliminer par des voies judiciaires et médiatiques. L’introduction d’un témoin politique, l’ancien ministre des Finances Yaïr Lapid, complique encore plus la décision que doit prendre le Procureur Général, et va sans aucun doute la retarder. Jusqu’à présent Netanyahou a reçu le soutien des membres de la coalition et n’a rien à craindre de ce côté-là. Cependant les raisons de cette solidarité ne sont pas les mêmes chez les différents partenaires. Au sein du Likoud, ne pas soutenir Bibi serait un sacrilège et s’il devait démissionner, le parti espère qu’il n’y aura pas d’élections et que son successeur sera le suivant sur la liste, Israël Katz ou un autre ministre Gilad Erdan. Toutefois les politiciens du premier parti israélien ne sont pas naïfs et ils comprennent bien que les clés ne sont pas entre leurs mains mais entre celles des deux partis alliés, celui du ministre des Finances Moshe Kahlon, Kulanou, et celui du parti religieux Habait Hayehudi dirigé par le ministre de l’éducation, Naphtali Bennet. En effet il est probable qu’en cas de démission de Netanyahou, ils préfèrent provoquer des élections plutôt que d’accepter un autre membre du Likoud que Netanyahou. Selon leurs estimations un parti Likoud avec à sa tête un autre dirigeant risque de perdre une grande partie de son électorat et ils espèrent récupérer une grande partie de ces voix. Mais dans un scrutin de ce type il est totalement impossible de savoir ce qui peut se passer, d’autant que selon les règles prévues cette consultation ne pourrait pas avoir lieu avant le mois de mai ou de juin, et d’ici là il peut se passer beaucoup de choses sur le plan national et international, avec un gouvernement de transition, qui aura du mal à garder son unité pendant cette période. Comment le dossier brûlant de l’Iran et de la Syrie sera-t-il géré pendant les prochaines semaines ? Pour l’instant Netanyahou, Premier ministre et ministre des Affaires Etrangères, et Liebermann, ministre de la défense travaillent ensemble sur ce dossier. Il semble que la coordination entre eux et avec l’armée se déroule dans les meilleures conditions. Qui est, aujourd’hui, en mesure de reprendre ces questions avec les mêmes connaissances et les mêmes compétences ? D’autant que, parfois, des décisions stratégiques et opérationnelles doivent être prises très rapidement. On ne voit pas très bien quel homme politique possède la carrure et l’autorité politique et morale pour aborder ces sujets brûlants. Cela ne doit en aucun cas influencer l’action du système judiciaire qui doit respecter à la lettre la loi et son esprit, mais doit appeler à la responsabilité. De la même façon que les médias n’ont pas pour vocation de juger, mais d’informer, le système juridique n’a pas à agir en fonction de l’opinion publique ou de celle des éditorialistes. Le dilemme existe non seulement pour les juges, les policiers ou les hommes politiques mais aussi pour tous les citoyens en Israël qui auront en définitive la charge de préserver les intérêts de la nation pendant et après cette crise à venir.

Michaël Bar-Zvi    Zayn Be Adar 5778 

 

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