Dans
le brouhaha des critiques et commentaires sur la décision de Trump de
reconnaître Jérusalem comme capitale de l’Etat d’Israël, on n’a cessé de
nous rabattre les oreilles avec un argument soi-disant décisif : c’est
contraire au droit international. (Note de la rédaction : deux autres arguments sont généralement mis en avant - la violence et les négociations de paix, nous y répondons dans un autre article : https://leblogdeshebreux.blogspot.co.il/2017/12/declaration-trump-ses-opposants-sont.html)
Bien entendu ces Béotiens ne
fournissent aucune définition de ce qu’ils désignent par ce terme
générique. La référence au droit international est censée couper court à
toute discussion, alors qu’en droit pénal, civil ou constitutionnel
lorsqu’on déclare qu’une résolution est contraire à la loi, on mentionne
les décrets ou articles du code en question. De fait le droit
international est un domaine, dans lequel il n’existe pas de code ou de
corpus de doctrine précis. Il s’agit d’un ensemble de règles fixées
entre deux Etats, qui lorsqu’elles sont bafouées entraînent un recours
devant la Cour Internationale de justice de La Haye, ou bien de
résolutions adoptées par des organismes internationaux comme l’ONU, à
travers toutes les institutions qui en sont l’émanation. Il est clair
qu’il ne peut y avoir de conflit de souveraineté sur Jérusalem entre
deux Etats, Israël et la Palestine, puisque ce dernier n’existe pas et
qu’avant la guerre des six jours de 1967, la puissance dominante sur une
partie de la ville était le royaume hachémite de Jordanie et que
celui-ci n’a jamais fait de Jérusalem sa capitale.
Bien au contraire les
Jordaniens ont, tout au long de leur contrôle sur cette ville, enfreint
la première règle commune en droit international qui est la libre
circulation des personnes en empêchant les Juifs, et pas seulement les
Israéliens, de se rendre sur leurs lieux de culte. Sur le plan
bilatéral, la souveraineté jordanienne n’ayant été reconnue que par deux
Etats, le Pakistan et la Grande-Bretagne, il ne peut y avoir de litige
juridique sur Jérusalem entre Israël et la Jordanie, d’autant que cette
dernière a abandonné toute exigence sur la question, ainsi que cela
figure dans les accords de paix de 1994 entre les deux pays. Sur la
question du droit, tel qu’il s’exprime dans les organisations
internationales, on comprend qu’il ne s’agit pas de lois immuables, mais
de résolutions prises au gré des compositions des forums en question,
et que plusieurs d’entre elles ont été modifiées, abrogées au profit de
décisions parfois contradictoires.
Le nombre de membres de l’ONU a
évolué et continue d’évoluer, et il est évident que les décisions
adoptées à un moment T n’obtiendraient pas la majorité quelques années
plus tard. Parmi les milliers de résolutions votées à l’ONU, l’immense
majorité n’a jamais appliquée et elles sont restées lettre morte, soit
parce les partenaires ne les ont pas prises en considération, soit parce
qu’elles ne correspondaient pas ou plus à la réalité. Sur Jérusalem,
quelle résolution est valable aux yeux de ceux qui rejettent la position
d’Israël et des Etats-Unis, celle du 29 novembre 1947, dans laquelle la
ville doit être internationalisée et gérée par des puissances neutres ?
Il n’en existe aucun modèle dans le monde et cela semble complètement
obsolète.
Lorsque les responsables français affirment que Jérusalem
Ouest doit être la capitale de l’Etat d’Israël, ils sont d’ailleurs en
port à faux avec la position diplomatique officielle de la France qui, à
ce jour, n’a pas reconnu de souveraineté juive sur la moindre petite
parcelle de la ville, ni Ouest, ni Est, ni Sud, ni Nord. Si l’on ne se
réfère pas à l’ONU, mais à l’organisme qui l’a précédé sur le plan du
droit international, la Société des Nations, la Grande-Bretagne a reçu
un mandat sur l’ensemble de la "Palestine" (Note de la rédaction : désignée ainsi essentiellement par les Occidentaux et par filigrane par les sionistes, en tant que région géographique - il ne s'agissait aucunement d'un Etat ; les arabophones en revanche n'utilisaient pas ce terme et ne l'ont appris qu'au contact des sionistes. Voir sur l'historique du mot l'article de David Belhassen, le plus complet sur le sujet, Pour en finir avec l'usage du terme "Palestine") pour y fonder un Foyer Juif, et
donc Jérusalem, me semble-t-il, n’en était pas exclue.
En revanche si
la France se réfère aux décisions qu’elle a votées à l’UNESCO ces
derniers mois, le "peuple juif" n’aurait aucune relation avec Jérusalem et
donc capitale ou pas ça n’a aucune importance. De toute façon Jésus
n’était même pas juif…..
Michaël Bar-Zvi
Guimel Tevet 5778
" De toute façon Jésus n’était même pas juif…."
RépondreSupprimerNon seulement il n'était pas juif ni même seulement israélite mais ce grand blond aux cheveux longs et aux yeux clairs devait certainement être un bon aryen...